C’est le moment de lire Game of Thrones (le Trone de fer) !

Voisins lecteurs, cet article de critique « littéraire » est aussi un outil pour vous conforter dans l’idée de lire ou non le livre dont je vais parler ci-dessous. N’hésitez donc pas à signaler s’il vous a été utile ou pas, je peux corriger le tir 😉

Je ne peux m’empêcher de surfer sur la vague et de vous parler de la série dont la diffusion de la première saison vient de se terminer dimanche (19 juin 2011) aux USA : Game of Thrones créée par Benioff & Weiss, produite par la chaîne HBO (Rome, Deadwood, The Pacific, Carnivale et tant d’autres) et surtout inspirée de la saga éponyme de G. R. R. Martin.

Je ne sais pas trop par où commencer, ça fait des mois, peut-être plus d’un an que je voulais faire un article sur les bouquins de Martin, à mes yeux une des meilleures oeuvres de fantasy à côté de la Compagnie noire de G. Cook, de l’Arcane des épées de T. Williams, des Royaumes de Saramyr de Wooding (oui j’ai viré ma cuti depuis le premier bouquin, il faudra que je revienne dessus) et bien entendu à côté des Terres du Milieu de Tolkien (je préfère m’intéresser à son oeuvre global qu’aux seuls tomes du Seigneur des anneaux qui n’est finalement qu’une épopée dans toute une fresque). Et bien bien au-dessus des bouses que sont pour moi l’Assassin royal de R. Hobb ou encore l’Epée de vérité de T. Goodkind (je n’en suis toujours pas remis… Je préfère encore lire des nanars de la bibliothèque interdite/Black Library).

Comme vous le voyez, c’est une de mes sagas fantasy préférées et j’ai du mal à être objectif. Je sais que cette saga a des défauts notamment des moments de longueurs, une petite mais certaine dose de manichéisme, parfois un manque de vraisemblance (la longévité de certaines structures physiques comme sociales) et surement d’autres encore qui ne me viennent pas à l’esprit. Mais rien qui ne puisse doucher mon enthousiasme, que dis-je, ma passion pour cette épopée. Je vais donc essayer de m’attacher aux faits :

C’est une série en 5 périodes (4 ont été traduites en français, la 5ème sortira aux USA en Juillet 2011. Il parait que 2 autres sont prévues mais les promesses ne valent que pour ceux qui y croient…) dont la création par l’américain G.R.R. Martin a débuté en 1996. Elle relate les évènements qui se déroulent dans une contrée imaginaire, Westeros, où le rythme des saisons est particulièrement lent (les étés et les hivers qui se succèdent peuvent durer des années), où sommeille une magie (et les créatures fantastiques qui vont avec) rare mais certaine et surtout où une civilisation humaine issue d’au moins 7 peuples essaie tant bien que mal de prospérer. Ajoutez à ça des iles, des archipels, des presqu’iles, des continents lointains et plus exotiques encore…

L’histoire commence avec la première apparition des Marcheurs Blancs (White walkers) ou des Autres (dans la traduction française), des créatures morts-vivantes qui n’apparaissent que lors des hivers les plus froids et vigoureux et qui n’ont pas été vues par les habitants de Westeros depuis si longtemps que leur existence n’était pour eux qu’un mythe pour effrayer les enfants. Cependant, des milliers d’années avant le début des évènements, les hommes avaient érigé une muraille de glace pour s’en protéger et créé un ordre guerrier pour le tenir : le Mur et la Garde de Nuit. Cette apparition passe cependant inaperçue alors que se mettent en place les rivalités entre les représentants de plusieurs nobles maisons comme les Stark de Winterfell, les Lannister de Casterly Rock, les Baratheon de King’s Landing/Storm’s End et tant d’autres. Petit à petit, on prend conscience que ces luttes personnelles auxquelles le lecteur est rapidement confronté sont l’héritage de plus anciennes luttes de pouvoir ayant commencé au moins 17 ans auparavant.

Ce qui m’a plus dans cette saga, c’est la capacité de Martin à nous tenir en haleine en permanence : il utilise le stratagème de narration de Pulp Fiction qui consiste à passer sans crier gare du point de vue d’un personnage à un autre, soit pour avoir le point de vue d’un camp adverse des conséquences de tel ou tel évènement, soit pour savoir ce qui se passe ailleurs à peu près en même temps. Ca permet aussi au lecteur de trouver chaussure à son pied et de pouvoir s’identifier à quelqu’un et non pas subir le forcing d’une narration qui est axée sur un seul personnage. Ce système de narration est bien pratique pour assurer l’autre aspect que j’apprécie dans le Trône de fer : un certain réalisme dans le sens où les actes des protagonistes entrainent parfois des conséquences assez définitives, en d’autres mots : Martin est sans pitié et ne rechigne pas à égorger et plumer la poule aux oeufs d’or, à flinguer tel ou tel personnage pourtant charismatique parce que l’intrigue l’exige et que rien ne peut logiquement le sauver. Il est aussi égalitariste : si certains protagonistes souffrent et crèvent, il en est de même pour les seconds rôles et le petit peuple : Westeros est un monde cruel et il l’est pour tous. Je n’aime pas ça parce que je suis particulièrement sadique (PàG) mais parce que je suis lassé de lire des récits qui se veulent réalistes alors qu’ils sont finalement tellement édulcorés qu’ils font pâle figure à côté de la réalité contemporaine ou passée. Je cherche certes à m’évader dans mes lectures mais pour que cette évasion puisse prendre pied, j’ai besoin d’un sentiment de tangibilité dont un des piliers n’est autre qu’une « cruelle réalité ». Cruelle réalité que je retrouve rarement dans mes lectures mais que j’ai eu la satisfaction de lire dans la saga du trône de fer. Si vous êtes comme moi, vous irez naturellement lire les bouquins de G.R.R. Martin si vous ne l’avez pas déjà fait (premier tome sorti en France en 1998, cet article a 13 ans de retard… J’en ai conscience).

Si vous avez besoin d’être convaincus, comme je l’ai dit plus haut, la fin de la première saison de la série adaptée des 2 premiers tomes de Game of Thrones a eu lieu il y a peu et je peux vous dire que ces 10 épisodes sont plus fidèles aux bouquins que ne le furent les films du Seigneur des anneaux par rapport à l’œuvre originale de Tolkien. La seconde saison aura lieu c’est certain mais n’a pas encore été tournée. C’est donc le moment idéal pour regarder la première saison pour vous faire une idée, puis de lire la saga. Cette première saison ne déflorera que le récit de 2 des 12 tomes déjà sortis en France et vous aurez le temps de lire les tomes restants et peut-être la traduction de la 5ème période avant que vous ne puissiez apprécier à sa juste valeur la sortie de la seconde saison de la série TV du Trône de Fer.

Foncez, c’est le moment où jamais.

On aussi lu et critiqué ce bouquin : Olya, (tome2), valunivers, Lala Hercharmant-petit-monstre, Edwoodette, Lyra Sullyvan, Ptitetrolle, Romain, Poulp

Instant chaton :

httpv://www.youtube.com/watch?v=IYHr1YHk8pg