"L’Hérésie d’Horus : Fulgrim" de Graham McNeill

Voisins lecteurs, cet article de critique « littéraire » est aussi un outil pour vous conforter dans l’idée de lire ou non le livre dont je vais parler ci-dessous. N’hésitez donc pas à signaler s’il vous a été utile ou pas, je peux corriger le tir 😉

« L’Hérésie d’Horus : Fulgrim » de Graham McNeill

Je vais commencer par un des romans de science-fiction, « Fulgrim » de Graham McNeill, qui s’intègre dans une série plus grande appelée « L’hérésie d’Horus » (dans laquelle interviennent aussi Dan Abnett, Ben Counter, James Swallow et Mitchell Scanlon).

Tout d’abord, ce bouquin (et ses prédécesseurs) n’est disponible que chez l’éditeur Bibliothèque Interdite (mais trouvable un peu partout, Fnac, Virgin, magazins de figurines, etc.) et il coute un peu cher (10-11 €) pour ce format de poche, pas comme les énièmes ré-éditions que j’ai l’habitude de lire…

Il faut savoir que ces romans sont tirés de Warhammer 40000, un wargame (jeu de guerre avec des figurines à peindre). Dans ce wargame, il y a des règles de jeu, des figurines, des joueurs (nan jure !) mais aussi une raison pour batailler de cette manière : un contexte de jeu, un univers fictif plus ou moins détaillé avec notamment diverses factions armées qui ont toutes les raisons pour se foutre sur la gueule. Les créateurs de Warhammer 40000 sont même allés jusqu’à écrire l’histoire de cet univers fictif. C’est le début de cet histoire que romance la série « L’hérésie d’Horus ».

En gros, l’hérésie d’Horus se déroule 10000 ans avant les évènements joués dans le jeu Warhammer 40000, soit au 31ème millénaire de l’Humanité. Cette humanité a connu un âge d’or des millénaires auparavant (avant le 31ème millénaire…) et a essaimé dans la galaxie pour former des empires, des royaumes planétaires, etc. Et ce grâce à un moyen de transport ultra-rapide qui permet de passer à travers une autre dimension appelée le Warp. Le problème est que le Warp est traitre et fluctuant. Un beau jour, ce dernier devint inaccessible et tous ces empires et systèmes ne purent communiquer, ni être rejoints dans des délais acceptables. Ce fut la fin de cet âge d’or, chaque système planétaire se retrouva isolé et fut perdu aux yeux des terriens.

Au 31ème millénaire, sur Terre, apparut un mystérieux et puissant personnage, qui unifia les tribus terriennes et du système solaire sous un empire. Il créa une nouvelle race d’hommes, plus puissants, immortels, des « demi-dieux » qu’il appela primarques (au nombre de 20 si je me souviens bien) et organisa pour eux des légions armées. A cette même époque le Warp redevint accessible et l’Empereur et ses primarques se lancèrent à la redécouverte et reconquête des systèmes perdus : la Grande Croisade.

Nous autres joueurs savons ce qu’il s’est passé ensuite avec plus ou moins de détails. En gros, pour ne pas dévoiler trop de choses aux profanes, certains des primarques se rebellèrent contre l’Empereur et ménèrent une violente guerre. L’Empire y survécu de justesse (tout comme les forces rebelles…) et en sortit véritablement traumatisé. L’expansion cessa plus ou moins et toutes les forces impériales se mobilisent contre les rebelles et les autres menaces qui pointent le bout de leur nez. 10 millénaires plus tard, l’Empire est assailli de toute part et chaque joueur peut jouer une des factions en présence.

Et bien les romans pré-cités narrent la « chute » des primarques rebelles, ce qu’ils étaient avant, ce qui les a fait changer d’avis et comment ils se sont rebellés. Fulgrim est l’un d’entre eux, le chef de la légion des Emperor’s Children, la meilleure et préférée de l’Empereur (de toute façon chaque légion dit la même chose d’elle…). Un beau gosse, un génie, un seigneur, un être parfait ou presque… Voilà pour la pose du contexte. Bien entendu, il faut lire les autre bouquins avant. Je ne les critiquerais pas parce que d’autres l’ont fait et surtout parce que je préfère critiquer les livres que je viens de finir. Donc si vous décidez de vous y mettre, « Fulgrim » n’est pas un stand alone, vous perdriez beaucoup à commencer par celui-ci.

Mon avis sur ce bouquin. Il est relativement informatif pour le fan du wargame que je suis. Il brode là où les créateurs du jeu avaient été vagues et lapidaires. C’est un plaisir de découvrir les références à tel ou tel truc. Pourquoi les Emperor’s Children sont ce qu’ils sont au 41ème millénaire, quelle est l’origine de leurs croyances « actuelles » et comment elles se sont mises en place. Encyclopédiquement parlant, je suis satisfait. Mais c’est tout ^^ Je pense que j’aurais pris autant de plaisir à lire ces faits sur Wikipedia que je n’ai eu à les lire dans ce bouquin. La chute (du primarque et de son entourage, pas du livre) manque terriblement de subtilité. Et je pense que ce n’est pas tellement un défaut de l’auteur mais un défaut du format. Le fait que MacNeill ait dû traiter ça en un volume et qu’il ait dû faire un effort pour relier ce roman aux précédents. Bref un manque de liberté. C’est tellement rapide que ça en devient caricatural (comme pour les bouquins précédents d’ailleurs… Horus, Mortarion). La manière de traiter cette histoire mais aussi les primarques eux-mêmes. C’est trop rapide pour chaque protagoniste mais les éditeurs veulent visiblement couvrir trop d’aspects de l’hérésie depuis trop de points de vue différents. Il aurait fallut se concentrer sur un seul protagoniste, le faire évoluer plus lentement, lui faire voir plus de choses de son seul point de vue. Il aurait fallut nous corrompre, nous lecteurs, en même temps que les protagonistes. C’était bien parti avec les 2 premiers volumes, c’était à peu près l’idée mais ça a dégénéré…

Autre chose, y a rien de plus chiant qu’un énième bouquin sur les combats de space marines (les super soldats créés et réunis par l’Empereur pour chacun de ses primarques) : ce sont des monomaniaques et des surdoués du combat, soit ils écrasent leurs adversaires soit ils meurent. Pas de doute au combat, pas d’incompétence, pas de faiblesse. Ca ne dépend que de la puissance de leurs adversaires. Voilà : l’intérêt d’un combat de space marine, c’est de voir ce qu’il y a en face d’eux. Autant cette puissance était grisante dans le premier bouquin autant là ça devient d’un répétitif… Faut pas s’attendre à lire du « A l’ouest rien de nouveau », c’est du Dawn of War (ou Starcraft) sur papier.

Je ne conseille qu’aux fans du wargames qui cherchent des informations sur l’hérésie, des inspirations pour les sculpture/peinture de leurs figurines. Ou par curiosité (en commençant par le volume « L’ascension d’Horus ») mais je ne suis pas certain que l’univers soit suffisamment développé pour le profane.

initialement publié le 11/9/2008

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