"Deepsix" de Jack McDevitt

Voisins lecteurs, cet article de critique « littéraire » est aussi un outil pour vous conforter dans l’idée de lire ou non le livre dont je vais parler ci-dessous. N’hésitez donc pas à signaler s’il vous a été utile ou pas, je peux corriger le tir 😉

Il faut croire que je suis moins exigeant en termes de science-fiction que de fantasy : j’ai tendance à apprécier la plupart des bouquins de SF qui me passent entre les mains alors que c’est le contraire pour la fantasy. Ce livre de McDevitt suit cette « tendance ». Je ne connaissais pas l’individu et n’ai, jusqu’à maintenant, rien lu de lui. J’ai entamé « Deepsix » et j’ai vite compris qu’il se situait chronologiquement après un autre bouquin « Les machines de Dieu ». Petit regret : je n’aime pas trop revenir en arrière dans les sagas, il y a donc de fortes probabilités pour que je ne lise pas le premier. Ceci dit, rassurez vous, « Deepsix » tient tout seul, les « machines de Dieu » ne sont qu’une ligne dans le CV d’un des protagonistes et c’est très bien comme ça.

Ce livre est ce qu’on appelle dans mon entourage un « neo space opera » : les voyages spatiaux sont développés et les humains voyagent loin de leur planète natale mais contrairement aux vieux space operas, ils sont seuls ou presque. Les contacts avec d’éventuelles races extra-terrestres tiennent de l’archéologie. Dans le même style, vous avez les bouquins d’Alastair Reynolds, que je vous conseille mais que je ne commenterai pas sur ce blog (ces lectures sont trop anciennes, j’aime commenter à chaud, avant de commencer une nouvelle lecture, ou à tiède, avant de finir la lecture suivante comme c’est le cas aujourd’hui).

Pour l’intrigue, ça va être relativement rapide : je trouve le suspens assez tendu et vous dévoiler le moindre évènement vous gâcherait le plaisir. Deepsix est le nom d’une planète particulière. C’est une planète (tellurique ?) à l’atmosphère relativement respirable et où la vie a pu abondamment se développer. Le hasard a fait en sorte de la placer sur la trajectoire d’une planète gazeuse géante. La collision entre les deux corps célestes est imminente. C’est un évènement qui ne pourra être observé de près qu’une seule fois dans l’histoire humaine et c’est pourquoi une batterie de scientifiques et de touristes se ruent sur les lieux pour observer le crash. Tout se serait passé simplement si, quelques semaines avant la collision, les scientifiques n’avaient pas repéré des traces d’une ancienne civilisation. Il faut en apprendre le plus possible et aller sur place, le compte à rebours est lancé. Fin de ma présentation, vous en saurez plus vous même en lisant le bouquin 😉

Je sais pourquoi j’aime les bouquins de space-opera, pourquoi je suis moins exigeant que pour des médiévaux-fantastiques : pour ces derniers, il faut réinventer un monde, le peupler, le faire vivre. Ca nécessite sans aucun doute un certain travail (même sans aller jusqu’à jouer les Tolkien et inventer des langues…). Ben pour les space operas où l’on parle de voyages spatiaux, de corps célestes plus ou moins stériles, tout ce vide et cette caillasse, ça fait ça de moins à décrire et on peut se concentrer sur d’autres trucs comme le scénario et les personnages. D’autant plus que ce ne sont pas d’obscurs elfes, gnomes ou ensorceleurs… 😉 A mon avis, McDevitt a bien exploité ces avantages du genre (tout en évitant de tomber dans la Hard SF) pour rendre le tout très immersif : le lecteur peut s’assimiler à un moment ou un autre à l’un des protagonistes, comprendre la prise de telle ou telle décision et avoir l’illusion de vivre l’aventure plutôt qu’en être le spectateur. Pour ma part, le contrat est rempli, peut-être pas avec les félicitations du jury (un peu trop « propret » même si je comprends bien que la trame scénaristique ne permettait pas tellement de se pencher plus encore sur la misère de l’Humain…) mais il est rempli. Vous avez ma permission de lire ce bouquin.

initialement publié le 19/12/2009