Rappelez vous, anciens du blog, jadis il y avait aux origines de ce blog quelques mystérieux billets avec des assemblages de Lego reproduisant maladroitement un des aliens du jeu Space Invaders. Ne cherchez pas, ces billets sont passés à la trappe, il faut bien savoir que hors contexte, ils étaient particulièrement sans intérêt. Voici enfin venu le jour où je vous donne des explications sur le projet créatif ou plutôt de bricolage qui se cachait derrière : la rencontre entre le pixel art et le matos classique des beaux arts, le châssis modulaire !
Je ne sais pas si ça existe déjà, qu’importe, si c’est le cas, j’ai fait les choses à ma façon. L’idée m’est venue en regardant mon compagnon peindre des trucs abstraits sur des châssis en toile, j’ai bricolé moi aussi des trucs abstrait mais ça ne m’a amusé qu’un temps parce que je voudrais peindre ou dessiner des trucs figuratifs. Le fait est que je ne sais pas dessiner (pas encore, soyons optimiste) et, inspiré par tout le pixel art dont nous sommes abreuvés, j’ai eu envie de reproduire en grand format quelques sprites de ma jeunesse. En plus de ça, je voulais un truc réversible pour pouvoir changer de motif et modulable de façon à avoir la possibilité de faire une sorte de puzzle/taquin.
Il y a quelques années sont apparus des châssis de petite taille, carrés, de 10 cm sur 10 cm, à prix relativement bas, notamment dans le supermarché spécialisé du coin, le géant des beaux arts, dont l’apparition dans le paysage bordelais a provoqué la fermeture de quelques boutiques ou rayons de loisirs créatifs/beaux arts. Et c’est avec ce matériel que j’ai voulu commencé :
L’idée c’est donc de peindre une tripotée de ces petits châssis et de les fixer de manière réversible à un support. Je ne voulais pas fixer ça directement sur un mur histoire de pouvoir repartir avec lors d’un déménagement ^^ Donc un support solide, du contre-plaqué. Coller ? Clouer ? Je suis d’abord parti sur un système de gonds à vis disposés sur ma planche de manière spécifique aux châssis de 10×10 :
Sur cette base, étude de mon projet de Space invader et du matériel nécessaire : 13 cases horizontales x 10 cases verticales, 130 châssis à 83 centimes = 107 € + la planche + les fixations. A l’époque, il y a plusieurs années de ça, j’étais au chômage et sans le sou, cette dépense était exclue et c’est pour ça que le projet était resté à l’état de billets mystérieux.
Il y a quelques mois, alors que l’argent collait de nouveau à flots dans le foyer, j’ai pris sur moi d’en consacrer une petite part à mon vieux projet. D’autant plus qu’était sorti entre temps des mini châssis de 5 cm sur 5 cm, un peu moins cher et permettant d’avoir une… meilleure résolution qui passait de 0.0625 ppi (pixel per inch) à 0.25 ppi (attention ça rigole pas, Epson fais gaffe à ton cul j’arrive !!!). Puis discutant de l’idée avec mon frère, ce dernier m’a proposé d’utiliser autre chose que ces gonds à vis mais plutôt du velcro.
Je suis donc parti sur cette idée, initialement partant pour faire un Space invader mais la taille de la planche achetée étant imposée (je n’avais pas envie d’aller la retailler) avec une dimension de 12 x 16 cases, j’ai dû faire un petit travail de recherche pour trouver un sprite qui me plairait et qui rentrait dans ce cadre. Et bien figurez-vous qu’il n’y a pas beaucoup de choix : la plupart des sprites anciens font 16×16.
Liste de courses :
- 200 mini châssis 5 x 5 cm à prix réduit lors d’une solde
- une planche de contre-plaqué 8 mm (plus léger que le medium ou l’agglo de même taille)
- 10 mètres de velcro de 5 cm de large (les deux côtés, le doux et le rugueux, m’ont été fournis)
- une agrafeuse de tapissier et les agrafes qui vont bien
- peinture, pinceaux, etc.
Et à partir de là, c’est l’usine : découper le velcro, coller le velcro, agrafer le velcro (sinon il se décolle), peindre chaque pixel à la main (parce qu’à la bombe, c’est trop cher), etc. mine de rien ça m’a pris une petite journée :
Et au final, ça donne ça :
Le choix a été difficile mais finalement, il me convient, j’ai toujours apprécié les vanités et je suis heureux que ma première « œuvre » figurative combine vanité, pixel art et fasse référence à une œuvre majeure de la culture (pop ?) des années 90 (je vous laisse deviner laquelle). Je ne suis pas tout à fait heureux du résultat, c’est trop noir et blanc, j’aimerais une touche de couleur mais pour avoir le droit de le suspendre à un de mes murs, il faut que ce soit en accord avec le décorateur officiel de ces lieux (j’ai pas le droit au fluo… -_-). Au pire, je peux repeindre assez facilement si je me plante.
Bon, durant la confection de ce châssis modulaire, il y a plusieurs trucs à améliorer :
- Déjà il faut savoir qu’un châssis de 5 cm ne fait pas 5 cm… sur un petit châssis, ça n’a pas d’importance mais sur près de 200 pièces, ça joue et il s’avèrera que la planche de 80 x 60 était trop étroite, ça dépasse un peu de chaque côté et je ne trouve pas ça très élégant.
- Ensuite, j’ai été con de mettre le côté doux du velcro sur les châssis et non pas sur le tableau, ça m’empêche de pouvoir coller ces pixels sur un autre support. Exemple, mettre sur un mur un tissu qui permette au velcro d’accrocher et me passer ainsi du support en bois. Ce n’est pas mon objectif pour l’instant mais en faisant comme j’ai procédé, je me suis ôté toute possibilité de changer mon support. La prochaine fois, j’inverserai : côté rugueux sur les châssis et côté doux sur le support.
- Même s’ils sont sous-couchés en blanc, les châssis n’ont pas le même blanc, il faut de nouveau sous-coucher pour uniformiser ces différents pixels blancs.
- Le tout pèse à peu près 5 Kg, c’est beaucoup je trouve même si j’ai trouvé des attaches murales qui supportent 25 Kg, il faudrait trouver un support aussi rigide mais plus léger. J’ai pris du bois au départ pour mettre des gonds à vis mais ce n’est plus d’actualité.
- Une fois qu’un « pixel » adhère au support, le velcro tient tellement bien que c’est un calvaire de l’enlever (les agrafes sont d’ailleurs obligatoires). Mon châssis modulaire est réversible mais ce n’est pas un truc qu’on fera tous les jours, du type « un jour, un dessin »… Il faudrait réduire ce pouvoir adhérent en réduisant la surface de velcro : en découpant le carré au centre, on réduit cette surface sans réduire le nombre d’agrafes.
- Ca a été une galère de trouver le sprite qui rentrait bon an mal an dans ce format, la prochaine fois, il faut faire le contraire (je pense que c’est un raisonnement logique pour tous les artisteux ^^).
J’ai déjà un futur projet, un cadeau, mais malheureusement la période des soldes est terminée et j’ai besoin de plus de 300 de ces mini châssis >_< Je dois attendre un meilleur moment ou trouver une autre solution même si je suis tout de même attaché à l’utilisation de ces châssis en toile. Puis plus tard (ou en attendant), je pense mettre mon compagnon à contribution pour qu’il peigne un truc que je déstructurerais.
De votre côté, n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce bricolage, si vous pensez qu’il vous sera utile, si quelque chose cloche, etc. Si vous l’essayez de votre côté, n’hésitez pas à me le signaler, je mettrais un lien vers votre blog ou une photo si vous n’en avez pas.